MOTION PREMIER DEGRE LEPS à lécole élémentaire est aujourdhui attaquée Au lieu dêtre une discipline scolaire à part entière dispensée par des enseignants, elle est menacée de sortir du système et dêtre prise en charge par dautres personnels (territoriaux, jeunesse et sports, privés...) ou même à lintérieur du système par les aides-éducateurs. Le SNEP alerte toute la profession sur cette question parce que toutes les mesures qui se prendront pour lécole élémentaire auront des répercussions sur les autres niveaux denseignement. La mise en place dun ensemble de réformes (Charte du XXIè siècle, C.E.L., réduction du temps de travail des enseignants, formation continue...) peut modifier en profondeur le métier denseignant, voire les missions de lécole. Ces mesures auront des conséquences directes sur les missions des PIUFM et CPD, travaillant avec le premier degré. Tout le monde -ministère, personnels, usagers- saccorde pour reconnaître que lécole primaire doit faire plus reculer léchec scolaire. Le ministère, fonctionnant à moyens constants, propose que les enseignants, tout en restant polyvalents, deviennent aussi des coordonnateurs daides-éducateurs et dintervenants extérieurs. Cette réponse est inacceptable, elle sappuie sur un contournement systématique de la demande sociale déducation en profilant les contours dun service public déducation coûtant le moins possible et dont le caractère national est fragilisé. Les intervenants extérieurs sont un transfert de charges sur les collectivités locales et les aides éducateurs vont permettre déviter des créations de postes denseignants. En échange de la réduction du temps de travail, les enseignants pourraient être délestés de lEPS, des arts, voire des langues limitant ainsi loffre déducation (repli sur les "savoirs essentiels"). Cette situation met en évidence des contradictions qui touchent lensemble du métier, pas seulement lEPS ou les disciplines "de la sensibilité". Le SNUipp assume sa responsabilité dans ce domaine et travaille à un projet alternatif. |
Pour lEPS, la situation nest pas complètement nouvelle Toutes les formes de partenariat mises en place depuis 1985 lont été au nom de laménagement des rythmes de vie et de la réduction des inégalités. Si elles ont trouvé de lécho chez les enseignants cest quelles correspondaient à un besoin. Ce partenariat -qui dans bien des cas est une simple substitution- était jusque-là limité, il est aujourdhui institutionnalisé comme solution aux problèmes. Le SNEP réaffirme que lEPS doit rester une discipline denseignement, que chaque élève décole primaire a droit à une éducation physique journalière, assurée par des enseignants qualifiés, dans des installations adaptées, de proximité, en nombre suffisant pour ne pas mettre en concurrence 1er et 2nd degrés. Il demande que soit réaffirmé dans les programmes lapport spécifique de lEPS (ce quelle, et elle seule, peut apporter à lélève). Ces programmes doivent être articulés avec ceux du collège et préciser les compétences spécifiques visées à la fin de la scolarité primaire. Ils doivent construire les contours dune ambition scolaire pour lEPS à lécole primaire qui tiennent compte des caractéristiques concrètes de ce niveau denseignement. Lapproche officielle(par les compétences transversales) doit être de ce point de vue fondamentalement interrogée. Le risque existe toujours daboutir au contraire de ce qui est souhaité, de déboucher sur une EPS ne faisant plus sens pour les élèves et les enseignants. Les recherches actuelles sur le rapport au savoir et sur les compétences transversales notamment devraient permettre de rouvrir le débat avec tous les intéressés. Le SNEP a la volonté de nexclure aucune piste pour améliorer la situation : Il réaffirme -avec le SNUipp- la nécessité daugmenter la formation initiale et continue pour tous et de développer des formations à dominante, déjà expérimentées en formation initiale dans les années 80 et en formation continue dans plusieurs départements, comme moyen déviter la substitution par le développement dun travail en équipe. Le vivier pour ces dominantes existe chez les étudiants STAPS et les personnels eux-mêmes. En ce qui concerne la formation initiale, le SNEP demande quune épreuve dEPS au contenu ambitieux soit maintenue au concours PE. Laccès à une pratique physique volontaire au sein de lAS de lIUFM doit être préservé pour chaque étudiant ; lAS étant à la fois un lieu de " vie de létudiant et un lieu de formation pour un futur enseignant " (ce qui suppose que chaque enseignant dIUFM ait un horaire spécifique reconnu dans son service). Il demande que le dispositif pédagogique spécifique du premier degré (équipe départementale : CPC-CPD-PIUFM) soit évalué et réactivé et que les CPD soient clairement confortés dans leurs missions de formateurs et de développement de lEPS à lécole primaire. Il propose quà loccasion du rapprochement MAFPEN-IUFM, les CPD puissent opter soit pour un rattachement à lIUFM, soit se voir garantir leur participation à la formation par une convention Inspection académique-IUFM. Il propose des relations école-collège renforcées et actives dans le domaine de lEPS, peut-être même dans le sport scolaire. Le SNEP estime quil faut prendre des mesures durgence permettant dès maintenant une alternative faisant de lEducation Nationale un véritable recours face à la "localisation" de lEPS : des détachements de profs dEPS (ou des nominations de PE à dominante) en surnombre, en priorité dans les ZEP, zones sensibles et les grands groupes scolaires. Ces enseignants recevraient une formation spécifique. Il propose que lon popularise toutes les expériences où lEPS est assurée par des enseignants dans de bonnes conditions. Les nombreux personnels défenseurs de lEPS : militants USEP et maîtres enseignant régulièrement lEPS sont incontestablement des alliés et des points dappuis pour lactivité syndicale. Le SNEP appelle les enseignants dEPS, au quotidien, à partir de problèmes professionnels communs (insuffisance des installations, réunion CM2-6è, réunion du C.E.L.) à débattre de ces questions avec les collègues du premier degré. Il demande quà tous les niveaux de lactivité syndicale, des relations avec le SNUipp soient développées. Le congrès national appelle les sections départementales du SNEP à prendre tout contact avec le SNUipp pour la mise en place dinitiatives locales (assises, journées détude sur le thème : " lEPS du primaire au collège, quels contenus, quels temps et espaces de pratique, quels enseignants ? "). En ce qui concerne le partenariat et notamment la mise en place des C.E.L, le SNEP demande la clarté entre le temps scolaire et le temps non-scolaire, sans quaucune ambiguïté ne soit possible : le temps scolaire étant sous lunique responsabilité de léducation nationale et des enseignants. Le SNEP engage les personnels à nouer un dialogue avec les élus et responsables locaux pour préciser la complémentarité des missions et engager des relations fructueuses dans le respect de chacun. Les enseignants ne doivent subir aucune pression (des municipalités, des clubs...), ni aucun chantage (financier, installations, chômage..) en matière dintervenants extérieurs. Dans les situations actuelles ou la substitution prédomine, le SNEP propose que le temps dintervention extérieure soit limité nationalement au maximum à 1/3 du temps dEPS (cette limitation, ou non-limitation, est aujourdhui à la discrétion de lIA). Ce cadre étant fixé, rien n'empêche que de façon ponctuelle et maîtrisée par les enseignants, différents types de complémentarité puissent alors se développer.
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